Lundi : Le matériel est prêt : batteries chargées, objectifs nettoyés, filtres rangés, cartes mémoires formatées, ... J'ai même nettoyé l’intérieur de la voiture !
Concernant cette dernière, ce n'est pas de la maniaquerie, loin de là : disons qu'un coup de propre une fois tous les deux ans et demi, avec une construction de maison pendant cette période, ce n'est pas un luxe... En fait, si la voiture est dans cet état, c'est principalement (uniquement, en fait, tout bien considéré...) de la faute du chemin menant à la maison, qui profite de chaque passage de voiture pour projeter en l'air des quantités énormes de poussière qui vont se réfugier directement dans ma voiture ! En vrai, partant à l'aventure pendant quelques jours sur le continent pour changer de paysage et prendre des photos, je n'exclue de dormir dans la voiture, si les circonstances l'exigent, alors autant qu'elle ne ressemble pas à un terrier ! Et puis, en vrai, ça ne peux que lui faire du bien...
Mardi : Départ au petit matin pour embarquer la voiture dans le catamaran pour aller à Fromentine. C'est cool de se retrouver à bord comme passager et de pouvoir, pour une fois, lire un livre pendant la traversée !
Arrivé sur le continent, je m'empresse de m'enfuir sur une autre île (?) : Noirmoutier ! La mer étant pleine, je ne peux pas emprunter le Passage du Gois et je passe donc par le pont. Pour une fois, je passe par dessus le pont, en voiture, plutôt que par dessous, en bateau !
Vers l'Est le ciel est assez chargé avec des raies de lumière, je file donc vers Noirmoutier en l'Ile dont le port à échouage abrite un charmant cimetière de bateau, dans l'espoir d'avoir un joli ciel bien dramatique en arrière-plan des carcasses de bateaux...
A l'entrée du port, une vasière accueille une multitude de coques dans un état de délabrement plus ou moins avancé. Parfois, il ne reste plus que les membrures, longues de quelques dizaines de centimètres, dépassant timidement d'un tapis de salicorne pour témoigner de la présence de ce qui fut un outil de travail, un compagnon, et bien souvent le fruit d'un rêve...
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Forcement, un lieu comme un cimetière de bateaux, ça attire les faiseurs d'images de tous poils, comme en atteste ce reportage de France 3.
Noirmoutier : cimetière insolite, le repos éternel des bateaux
Il est temps de partir : j'ai un rendez-vous à Challans et je suis à peu près sûr d'être déjà en retard... Mais d'abord, je prends un peu de temps pour photographier les bouées qui attendent sagement dans le parc des Phares et Balises qu'on les remette à l'eau après un bon nettoyage et d'éventuelles réparations.
En quittant l'ile, je croise une longue file ininterrompue de voitures qui viennent visiter l’Île à la journée... Il est vraiment temps de partir ! Par contre, il faudra que je revienne avant de rentrer à l'Ile d'Yeu : je n'ai pas eu assez de temps pour bien explorer le Port de Noirmoutier en l'Ile et qu'il y a plein d'autres lieux à photographier sur cette île : Bois de la Chaize, l'Herbaudière, les marais salants, ... et sans parler du Passage du Gois ! Je reviendrais donc ici jeudi après-midi pour pouvoir faire le coucher et le lever de soleil avant de prendre le bateau vendredi matin...
Une fois mes obligations expédiées et les courses faites, je reprend la route en direction de St Nazaire en faisant un passage par Sallertaine pour saluer le Moulin de Rairé. Construit en 1555, c'est le seul moulin à vent en France à n'avoir jamais cessé de tourner pour produire de la farine à la force de ses ailes !
Le moulin est toujours en fonctionnement et continue à moudre du grain. Mais comme ses installations ne sont pas aux normes sanitaires, la farine produite en utilisant la force éolienne est réservée à la consommation animale. La farine 'humaine' est produite à quelques dizaines de mètre de là, dans un joli moulin électrique moderne, tout en inox, mais conforme !
Le moulin se visite et c'est l'occasion de découvrir, grâce aux explications des meuniers-guides, une mécanique simple, robuste et efficace, marquée par une lente et longue évolution qui n'a gardé que les meilleurs innovations au fil du temps... Un régal pour ceux qui, comme moi, aiment les machines !
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"Chemins de traverse" de TV Vendée sur le Moulin de Rairé
Dans un champs à proximité du moulin, il y a quelques instruments de musique, actionnés par le vent, et plus ou moins laissés à l'abandon. Il y a aussi une éolienne qui a subit les outrages combinés de la corrosion et de quelques coups de vent... Ça la rend très photogénique, la pauvre !
Allez, en route pour St Nazaire ! J'hésite un moment à m’arrêter à Pornic et à la Pointe de St Gildas, mais je préfère foncer directement à St Nazaire pour avoir le temps de prendre le temps pour faire des repérages en plein jours avant de shooter plutôt que de me pointer quand la nuit sera arrivée sans savoir où je peux m'installer, quels objectifs choisir... Peut-être que je m'y arreterai demain en descendant vers le Sud de la Vendée... Arrivé à St Brévin, au Sud de l'estuaire de la Loire, je gare la voiture au pied du pont et pars en exploration. Gagné : au détour d'un chemin , je découvre par hasard une sculpture gigantesque sur la plage !
Il s'agit de "Serpent d'Océan", un squelette de serpent de 130 m en aluminium créé par l'artiste Huang Yong Ping en 2012 pour le festival Estuaire. Elle a été conçue de façon à ce que la mer arrive au bout de la queue lors des basses mers de coefficient de 120 et qu'elle recouvre entièrement la sculpture lors d'une marée haute de 120... Les conditions de lumière n'étant pas terribles à cette heure, je préfère laisser le serpent tranquille et continue mon repérage le long de la Loire pour le moment.
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Vers 21h, je retourne à St Brévin pour m'occuper du Serpent d'Océan et du pont.
Forcement, c'était trop beau pour durer... Un sale gosse arrive sur la plage et ne trouve rien de mieux que de m'imposer sa pénible présence en jetant des pierres sur le serpent, sous les encouragements de ses parents, bien évidement... C'en est trop pour moi, je m'en vais. De toute façon, j'ai faim et je voudrais que la mer baisse pour découvrir plus la sculpture et que soleil baisse aussi sur l'horizon. Mais quand même, quel casse-bonbons ce gosse !
Après le repas, je retourne sur la plage (déserte !) pour m'approcher du serpent et faire une nouvelle série de photos.
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Maintenant que la nuit arrive, je peux faire des poses longues du pont de Saint Nazaire. Inauguré le 18 octobre 1975, après trois ans de construction, le pont de Saint Nazaire enjambe l'estuaire de la Loire, reliant la ville de Saint-Nazaire sur la rive Nord, à Saint-Brevin-les-Pins sur la rive Sud. C'est le pont le plus long de France, avec une longueur totale de 3356 m, avec une portée haubanée de 720 m, dont 404 m de large et 68 m de haut pour laisser passer les navires.
Je quitte finalement St Brévin pour remonter la Loire en direction de la raffinerie de Donges qui est la deuxième plus grosse raffinerie de France avec une capacité de raffinage de 11.5 millions de tonnes de pétrole par an ! Les pétroliers remontent la Loire jusqu'à Donges pour livrer directement leur cargaison à la raffinerie. De nuit, le paysage est presque féerique avec toutes ces lumières et cette fumée.
Plus haut sur le fleuve, on trouve la centrale thermo-électrique de Cordemais. Il s'agit d'une centrale mixte fioul et charbon d'une puissance de 2600MW, ce qui en fait la centrale thermique la plus puissante de France.
Elle consomme annuellement entre 1,3 et 2 millions de tonnes de charbon, importé principalement d'Afrique du Sud, de Pologne et de Russie. Il est déchargé à Montoir-de-Bretagne, puis livré par des barges jusqu’à la centrale. Une des deux tranches fioul a été arrêté définitivement en mai 2017 et l'autre devrait être stoppée en 2018, tandis que les deux tranches au charbon du site continueront de fonctionner. La plus haute de ses cheminées a une hauteur de 220 mètres.
La centrale ne doit pas fonctionner ce soir car il n'y a pas de jolis panaches de fumée s'échappant des cheminées... C'est dommage, je pense que cela aurait produit un bel effet avec les reflets sur la Loire...
Il est presque 02h00 et il est temps de rejoindre ma tente : "terminé pour aujourd'hui" !
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