Pouvoir vivre à l’île d'Yeu est indiscutablement une chance, ne serait-ce que pour la photographie ! Pouvoir profiter des ces paysages majestueux, reposants ou menaçants est un privilège dont je suis conscient. Mais comme souvent (tout le temps ?), il y a une contrepartie à cela... On peut finir par tourner en rond et photographier encore et toujours les mêmes choses : couchers de soleil, tempêtes, ... Certes, ces photos sont jolies et peuvent plaire mais au bout d'un moment il y a un sérieux risque de (se) lasser !
Coucher de soleil
Tempête
Je ne dis absolument pas que ça me saoule de photographier des couchers de soleil ou des tempêtes, hein ! Bien au contraire. Mon propos est plutôt qu'il faut sans cesse faire l'effort de se creuser un peu la tête pour arriver à photographier (autrement ?) ce qui a déjà été de nombreuses fois, par soi et par d'autres. Pour se 'renouveler', il suffit parfois d'un changement dans le traitement ou de trouver un angle original. Encore faut-il se remettre en question...
Se jeter à l'eau !
On peut bien sûr varier les sujets. Mais on se heurte alors assez vite à la particularité première de l’île d'Yeu : c'est une île ! Et donc il faut faire avec ce qu'il y a sur l’île. Enfin, surtout faire sans ce qu'il n'y a pas : pas de rivière (quelques ruisseaux ridicules), encore moins de cascades Instagramesques, point de pics montagneux vertigineux... Il faut alors ouvrir l’œil et faire preuve d'imagination : parfois, on trouve un succédané qui a un petit gout de victoire photographique. Comme si on se retrouvait projeté dans l'espace ou le temps !
Torrent ?
Erebor ?
#LiveForTheStory
Écosse ?
Bien que l'Ile ait une superficie de 23 km2, ce n'est pas bien grand au final. Et même si les saisons apportent leurs lots de variations, il est bénéfique de changer de paysage à l'occasion pour profiter de ce que le vaste monde a à nous proposer. Je dis ça, mais mon dernier changement d'air(e) photographique a eu lieu ... sur l'Ile de Groix ! Il n'y a rien à faire, il faut que je visite les îles.
N'empêche, dès que l'occasion se présente, j'en profite pour photographier des sujets différents de ce que je pourrais faire à la maison.
Gare (pas maritime !) - St Gilles Croix de Vie, 85
Une autre sorte de coucher de soleil ! - Lac de Grand-Lieu, 44
Encore une île, en fait... - Ile Besnard, 35
Bon d'accord, ce n'est pas si différent en fait... Mais ce n'est pas pareil : c'est comme quand on part en vacances, il faut toujours faire les courses, à manger et la vaisselle... Mais, c'est pas pareil ! En tout cas, une fois de retour sur l’île, c'est un peu comme si je m'étais lavé les yeux et l'inspiration.
L'insularité est une contrainte. Choisie ou subie, selon les cas. Mais une contrainte n'est pas que négative : elle est avant tout le cadre dans lequel on peut évoluer et qu'on peut essayer, éventuellement, de dépasser. L'évolution naît de la contrainte.
A vrai dire, je suis reconnaissant que cette 'insularité photographique' me pousse à aller chercher plus loin, que ce soit dans les paysages islais, ou dans d'autres pratiques photographiques comme la photo de produits, ou d'autres projets à venir...
Bracelet réalisé à l'Ile d'Yeu par Mr Pépite
"Celui qui n'avance pas, recule..."