Depuis plusieurs semaines le temps n'est pas terrible. Aujourd'hui, finalement, il fait franchement beau avec un vrai soleil, pas de pluie, ... Du vrai beau temps ! J'attendais depuis quelques temps que la météo s'améliore enfin pour commencer les repérages pour un éventuel projet futur. Je descends donc sur le Port en fin de journée, la lumière est sympa mais mal orientée, la mer n'est pas assez haute, ... "Trop de vent, pas assez, l'eau était trop humide" en quelque sorte ! Les repérages servent à ça, après tout : à déterminer les conditions idéales pour telle ou telle photo. Je suis un peu vexé de mettre trompé de la sorte, mais je devrais m'en remettre. Au moins, je n'ai pas parcouru, comme d'autres, un pays entier pour m'en rendre compte ! Je reviendrai un matin à marée haute et ça devrait être bien mieux...
Au moment de remonter à la maison, le coucher de soleil s'annonce bien avec la présence de quelques nuages dans le ciel ce qui permet d’espérer de jolis rayons de soleil les traversant. Je me mets donc en route vers l'Ouest sans destination particulière à l'esprit. Arrivé aux Broches, le paysage est grandiose : le soleil est juste au-dessus d'une barre nuageuse que ses rayons traversent pour tomber sur l'océan juste sur la tourelle des Chiens Perrins. En fait, ça ressemble au Roi Lion ! Je voudrais m’arrêter là, sauter hors de la voiture et capturer l'instant, mais il faudrait que je réalise un crash-stop en jetant la voiture (celle de Madame...) dans le fossé alors qu'il y a une autre voiture derrière moi... Je décide donc de pousser jusqu'au Dolmen de la Planche à Puare à moins d'une minute de là pour avoir un premier plan sympa.
Là, tout se passe comme dans ce genre de rêve où tout part en cacahuète alors qu'on est pressé : la ceinture reste coincée et ne veut pas me laisser sortir, j'oublie les filtres dans la voiture, je fais demi-tour mais j'ai l'impression d'essayer de me déplacer dans l'eau... L'horreur, le cauchemar en 3D ! Ca y est, je suis enfin à coté du dolmen. Mais le soleil a fini sa percée et de toute façon, la composition est bien moins bien que celle que j'avais imaginée... Le plan total loose à l'arrache.
J'avais pourtant prévu de faire l'impasse sur le coucher de soleil prometteur pour me concentrer sur mon repérage (décevant...), sachant que je n'aurai pas le temps de faire les deux. Je sais que les plans à l'arrache ne me conviennent pas : j'ai besoin de temps pour m'installer, trouver une composition, changer d'idée ou d'objectif,... A chaque fois que j'ai tenté, j'ai été déçu et je suis rentré frustré de ne pas avoir pu prendre les images que je voulais. Et puis, quel plaisir d'avoir la sensation d'être prêt, paisible, et de n'avoir plus qu'à attendre pour déclencher au bon moment ! Je déteste avoir l'impression de subir, de ne pas choisir, un peu comme en voile quand on n'a pas choisi la bonne option et qu'on est parti du mauvais coté du plan d'eau (pas que ça me soit arrivé, non plus !)... Pendant ce temps, je repense à la vidéo de Mads Peter Iversen, un photographe de paysage youtuber, "Come prepared or suffer the consequences" que j'ai vu il y a quelques jours... D'un certain côté, ça me rassure de savoir que même des supers photographes se font avoir ! Il semblerai que la problématique ne soit pas nouvelle puisqu'un certain Louis Pasteur a déclaré "le hasard ne favorise que les esprits préparés" en 1854...
Puis, en général, vient la double peine lors du post-traitement : je suis encore plus déçu du résultat, puisque j'ai été frustré lors de la prise de vue. Le ressenti lors de la prise de vue influence l’appréciation de la photo. Souvent, j'attends le lendemain pour traiter les photos, de façon à me détacher un peu de la prise de vue.
Dolmen de la Planche à Puare
Au final, le résultat n'est pas si mal, mais peut être largement meilleur avec un peu de préparation et de temps... Il y a des jours où ça ne se passe pas comme on veut : et en photo de paysage c'est assez régulier !