Après une magnifique soirée pour le concert du Collectif OYAcoustic (photos à venir dans quelques jours...) aux Balleresses, le réveil sonne au bout de trop peu de temps. Sale bête ! Quelle idée de mettre le réveil un dimanche alors qu'il n'y a même pas travail ? Depuis quelques jours, on nous promet un coup de vent, le premier de la saison hivernale. Compte-tenu des prévisions, de l'heure du lever du Soleil, de la marée et des horaires de bateaux, je me dis qu'il y a quelque chose à tenter du coté du Port : imaginons un ciel bien sombre, laissant passer par endroit les premières lueurs du jour, des vagues énormes, fumantes d'embruns, traversant la passe et d'autre explosant contre le brise-lame, avec un catamaran luttant pour se frayer un chemin au travers des éléments déchaînés pour rejoindre le continent... Une image à faire mourir de trouille un pêcheur de King Crab dans le détroit de Bering ! Sauf qu'il se pourrait bien que le bateau reste au port, toutes amarres doublées, en attendant prudemment, mais courageusement, que les choses se tassent un peu...
Une fois sur le port, je constate que les conditions sont bien moins musclées que je pensais (espérais ?).Un coup d’œil sur les observations du sémaphore et les cartes météo me montre que le front vient de passer et que nous allons vers une accalmie relative. D'ailleurs, des voitures embarquent à bord du PONT D'YEU : le bateau va passer... La traversée va peut-être être un peu mouvementée pour quelques estomacs mal reveillés, mais cela fait partie des contraintes de la vie insulaire !
Par contre, on est bien loin des conditions que j'avais demandées : pas de vent, pas de mer, et puis avec cette couche nuageuse, il fait nuit noire... Alors que je néglige l’installation du trépied pour jouer à cache-cache dans le noir avec une bonnette d'objectif facétieuse qui s'est tapie sous le siège de la voiture, je constate que le cata est en train de partir ! Je fais mes réglages vite fait : 6400 ISO, f/2.8, 1/4s. Tout à fond en somme, à cause de l’absence de lumière et de trépied... Je cale quand même les presque 2,5 kg de l'appareil photo et de l'objectif sur le rebord de la portière pour essayer de limiter le flou de bouger pendant la prise de vue. Le stabilisateur de l'objectif fait des merveilles compte-tenu des conditions et j'arrive à obtenir quelques images exploitables, malgré un bruit assez important dû à l'augmentation de la sensibilité pour diminuer le temps de pose.
Après cela, je pars en exploration autour de l'ile à la recherche de quelques photos. Je ne trouve pas ce que je cherche : pas assez de vent, pas assez de mer, ciel ennuyeux... Pas assez inspiré, peut-être, tout simplement !
En fait, ce qui m’intéresse vraiment ce matin, c'est le retour du PONT D'YEU à la maison... Je file donc au port et comme il n'y a pas de mer, je peux m'installer au bout du brise-lame. Je guette sa progression grâce à l'AIS avant de le voir surgir à l'horizon.
Demain, la tempête Ana est annoncée. Les différents modèles météo ne sont pas tous d'accord sur sa trajectoire, ni sur sa force, mais il se pourrait bien que ce soit assez musclé. Ce qui est sûr, c'est que mon réveil sonnera demain matin pour accueillir Ana !