Ce lundi 6 mars 2017, une tempête, brève mais intense, a frappé l'Ile d'Yeu avant de continuer son odyssée à travers la France. l'Institut de météorologie de l'Université de Berlin a nommé cette dépression du nom de Zeus, dieu suprême de la mythologie grecque.
Il semblerait que ce ne soit pas son vrai nom officiel, mais c'est pas grave : tout le monde l'utilise et il me plait bien... Donc, Zeus ce sera pour moi !
Le vieux grec avait prévenu la météo pour annoncer son passage en milieu de journée avec des vents violents. Voilà qui est plus commode qu'un passage en catimini au milieu de la nuit !
Vu la force prévue du vent, j'ai décidé de ne pas aller sur la côte sauvage, entre le Vieux Château et la Pointe du But, afin de ne pas être trop exposé aux embruns. Ce sera donc direction La Meule et l'ancienne carrière pour commencer la journée. Je suis arrivé sur place en même temps que Zeus, qui était en grande forme : 35 nœuds de vent (63 km/h) en moyenne avec des rafales à plus de 60 (115 km/h), et cela pendant trois heures ! En forme, le Vieux !
Zeus au dessus de l'Ile d'Yeu
Pointe du Père
Le vent est monstrueux ! Par contre, la mer n'est pas spécialement grosse. Dès qu'une vague essaie de se faire remarquer et de dépasser ses semblables, sa tête est arrachée par le vent en une immense gerbe blanche étalée sur des dizaines de mètres !
Il n'y a que quelques goélands dans les airs, volant en marche arrière... Les oiseaux plus petits ont fait le choix judicieux de rester piétons pour la journée. Et je les comprends : plusieurs fois, mon quintal puissant est stoppé net par une rafale. Alors j'imagine que pour un petit oiseau de quelques grammes la journée doit être longue et dangereuse !
En fait, l'air est devenu presque visqueux et j'ai l'impression de marcher dans de l'eau. Avec ce vent, il est difficile de respirer et le sel me brûle les yeux.
Pointe du Père
De retour dans la voiture, je nettoie (une fois de plus...) l'objectif en essayant de reprendre mon souffle. Je suis perplexe. Avec tant de vent, la mer est blanche d'eau et d'écume et le ciel est gris d’embruns... On dirait que le vent a emporté les couleurs. C'est très impressionnant à voir et à ressentir, mais je ne suis pas sûr d'arriver à faire de jolies photos...
Je me mets donc en route pour essayer de trouver un autre spot.
Aux Fontaines, je filme un peu pour essayer de rendre compte de la violence des conditions. Malgré ce que l'on pourrait croire, je ne suis pas dans une fusée qui tente de décoller !
Les Corbeaux
Baie de la Pipe
Sur les plages, c'est tout simplement intenable : le sable est emporté et frappe violemment tout ce qu'il trouve sur son passage. Du coup, celles-ci sont érodées partout où il n'y a pas de pierres ou de touffes de végétation pour protéger les grains de sable les plus fins.
Avant de rentrer à la maison pour regarder les photos que je viens de prendre, je fais un dernier arrêt aux Broches un peu avant la Pointe du But. Là aussi, la mer est blanche et le vent est 'partout'.
Dans l'après-midi, le vent tombe assez rapidement, Zeus est parti besogner un peu plus loin... Aussi, un peu avant le coucher du soleil, je ressors pour aller voir ce qu'il se passe du coté de la Pointe du But. Malheureusement, le ciel est voilé, mais on distingue quand même la jolie teinte dorée de la Golden Hour, ces instants précédant le coucher du soleil. La mer est basse et l'écume omniprésente s'envole de partout, comme des flocons de neige démesurés !
Neige Islaise
Ce sera la dernière photo avant qu'un gros pâté d'écume vienne s'écraser en plein sur l'objectif !
Cette tempête aura été puissante et impressionnante. Par contre, ce n'est pas celle que j'ai trouvé la plus intéressante à photographier : pour moi, il y avait trop peu de mer par rapport au vent, et il était difficile de trouver des spots permettant de faire des jolies images sans devoir nettoyer l'objectif toutes les 30 secondes. Peut-être qu'avec plus d'expérience ? On verra la prochaine fois !