Première d'une série de deux (ou trois ? on verra...) tempêtes à frapper la côte en l'espace de quelques jours, Kurt a eu le bon goût de nous aborder en pleine journée. En voilà une gentille tempête bien civilisée !
Ça a soufflé fort, très fort ! Le sémaphore a enregistré des rafales à 128 km/h (70 nœuds !), mais surtout un vent moyen de 50 km/h pendant toute la journée et même de 72 km/h pendant une heure lors du passage du front ! Pendant ce temps là, Candhis faisait des bonds sur la mer de 3 à 5 mètres... Ceci dit, mis à part que les bateaux du matin ont été annulés, pas grand chose à signaler...
Il faut dire que le Sud-Ouest de l'Ile, là d'où vient la plupart des assauts,  est, comme un fait exprès, constitué d'un rempart de falaises qui stoppent net la mer quitte à y laisser un tout petit peu de granit. C'est un peu plus problématique quand on est attaqué par le Nord-Ouest comme en 2014 : là c'est les plages de sables qui trinquent et les dunes en prennent plein la face, laissant apparaître des vestiges préhistoriques ou des squelettes d'anciens naufrages...
Quant au vent, ce n'est pas trop un problème : tout ce qui pourrait s'envoler a été rangé à l'abri ou s'est envolé depuis longtemps ! Une application directe de la théorie de C. Darwin : ici, même les chaises de jardins se sont adaptées aux conditions météo de l'Ile. Pas de surprises, donc !

Revenons à nos moutons. Les objectifs ont été nettoyés (comme ça ils seront propres pendant au moins quelques secondes...), les batteries chargées, les cartes mémoires formatées, la météo vérifiée, le réveil réglé. Puis comme à son habitude, le réveil a fini par sonner... Revérification de la météo, puis en route.
Comme la mer est haute, je passe par le port voir si elle passe par dessus le brise-lame. Rien ! A peine une ondulation... triste... Je commence à me demander si Kurt nous a pas fait une blague en changeant de trajectoire... Comme le vent est Sud, je me dirige vers la Pointe du But au Nord-Ouest. C'est plus sympa que quand le vent est au NW : dans ce cas on se prend tous les embruns dans la tronche, c'est pas terrible, terrible... Là c'est nickel ! Je croise même un gars qui visiblement est en train de ranger son matériel photo. On discute et j'apprends qu'il est venu à l'Ile d'Yeu pour faire des photos de la tempêtes, qu'il a campé dans le coin cette nuit (!), et qu'il part à pied en direction de la Meule... Il doit repartir ce soir avec le bateau de 14h45. Je lui souhaite que son bateau ne soit pas annulé (il ne le sera pas), puis il s'en va dans le vent et sous la pluie avant que j'aie pu lui proposer de l'avancer... Au boulot !

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La lumière n'est pas géniale, mais la mer est là et ça craque de partout entre les Chiens Perrins et la Pointe du But, c'est impressionnant ! J'ai des frissons d'effroi en imaginant un bateau prit là-dedans...
J'use un rouleau de PQ pour nettoyé les objectifs qui finissent plein de gouttelettes en quelques instants et à chaque fois que je tente de partir, un truc attire mon attention et je reste 'juste' encore un peu...

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Vers midi, je me dis que ce serait bien de rentrer avant que le front froid n'arrive avec la pluie. Et puis la carte mémoire est presque pleine, ce qui implique que j'ai déjà environ 700 images à trier !
Je rentre en faisant un détour le long de la côte pour jeter un oeil... comme la moitié de l'Ile à la débauche ! Y a pas, les tempêtes, c'est toujours un spectacle à voir !

Alors que je commence à trier et traiter les photos de la matinée, le front froid passe avec le déluge et les rafales associés. On est bien à l'abri !
Plus tard, une fois que le soleil est de retour, je ressors pour profiter des vagues qui ont dû encore grossir et de la lumière de la fin d'après-midi. Mais d'abord, je fais un arret au Grand Phare pour faire une pose longue avec les défilements des nuages.

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 Et voilà, Kurt est parti... mais Leiv arrive dans la nuit pour prendre le relais : on verra ça demain !