Coup de vent du 27 janvier aux Sabias
Après le gentil petit coup de vent du week-end dernier, la tempête Gabriel était annoncée pour souffler sérieusement.
Pour une fois, le plus gros devait passer en fin d'après-midi et non pas dans la nuit comme pour les dernières tempêtes. La journée a été grise et pluvieuse, mais pas particulièrement venteuse. Puis au cours de l'après-midi, le vent a forci petit à petit et d'un coup, lors du passage du front froid, le ciel s'est déchiré pour laisser apparaitre un soleil radieux. C'est alors le moment où le vent tourne, généralement au NW, et se renforçant plus ou moins violement. C'est le moment idéal pour aller faire des photos de tempête.
Malheureusement pour moi, aujourd'hui, c'est aussi l'heure du contrôle anti-pollution de la voiture... Une fois qu'elle a soufflé de tous ses pistons dans le zuzut' et est déclarée apte à la circulation, je pars en direction de la côte. Je vois la couverture nuageuse se renforcer à l'horizon et se rapprocher rapidement, en plus le soleil ne va pas tarder à se coucher. Il va falloir faire vite...
Pas assez vite ! Les nuages sont déjà de retour et en quelques instants le ciel est de nouveau couvert. Je me gare et parcours péniblement quelques dizaines de mètres face au vent avant de m'installer à plat ventre par terre afin d'être plus stable. Les brins d'herbe ont adopté la même stratégie que moi !
Par contre, cette position en protège pas vraiment des grains de sables, ni des petits cailloux arrachés au sol par le vent. Je me suis même pris une petit coquille d'escargot volante dans la face alors que je me relevais !
La mer n'est pas particulièrement forte : la bouée houlographe a relevé des vagues de 2,5 à 3m de moyenne ... avant d’arrêter d’émettre entre 15h et 15h30 ! Peut-être qu'elle a été arrachée et qu'elle dérive depuis ou que ses transmissions se sont perdues en route ? Par contre, ça souffle. Ça souffle dur même ! Le sémaphore a relevé une rafale à 128 km/m... Personnellement, je préfère m’intéresser à la vitesse moyenne du vent (env. 63 km/h pendant 3h) qui selon moi permet de mieux se rendre compte de la puissance du phénomène. Mais bon, ça impressionne plus de parler en rafale max, même si ça ne veut pas forcement dire grand chose dans le vrai monde : si ça se trouve une rafale à 150 km/h est passée à 500m du sémaphore et n'a pas été enregistrée... Pour tout dire, la vraie 'mesure' du vent qui me cause vraiment, c'est l'échelle Beaufort qui ne nécessite que de la connaitre et d'utiliser ses yeux. Enfin, chacun fait comme il veut, on ne va pas se fâcher pour ça ! En tous cas, il y a du vent et les crêtes de vague se font arracher et s'étalent en longs rubans blancs. Pour ma part, j'ai un peu de mal à marcher, sauf vent arrière où je cours sans forcer...
Je continue mon tour de côte pendant que la luminosité diminue petit à petit.
Les Chiens Perrins dans un brouillard d'embruns.
En passant la Pointe du But, alors qu'il commence à faire presque sombre, je me dis que les conditions se prêtent bien à une pose longue pour marquer le défilement des nuages dans le ciel. Je choisis d'utiliser le Dolmen de la Planche à Puare comme premier plan. D'abord parce que cela fait un moment que l'idée me trotte dans la tête et aussi pour faire un clin d’œil à Gael Boulay, photographe lui-aussi, qui arpente l'Ile d'Yeu à la recherche de mégalithe encore inconnus. D'ailleurs, il est l'inventeur (on dit comme ça) de quelques grosses pierres ignorées jusque-là et dûement répertoriées grâce à lui.
Les conditions sont franchement pénibles : je suis arc-bouté sur le trépied pour le stabiliser pendant les deux minutes de pose, les embruns se déposent sur le filtre qu'il faut nettoyer constamment, le sable me fouette le visage... Mais comme le résultat est là, je persiste jusqu'à trouver la bonne combinaison de réglage avant qu'il fasse trop noir.
Dolmen de la Planche à Puare
Ce fût bref et intense, et je suis satisfait d'avoir pu faire des photos un peu différentes que celles des tempêtes précédentes. A quand la prochaine ?